En tant que “linuxien” et donc “geek” selon certains, je ne peux que m’étonner de la vision étroite d’un monde peuplé par le “vulgum pecus” de l’informatique et de l’accès au numérique d’un côté, et d’une élite dominatrice de jeunes diplômés de l’autre !
L’affirmation “il est bien connu que l’apparition d’un linuxien ou autre sorte de geek à la tête d’un projet provoquera l’abandon immédiat des plus fragiles” me semble l’antithèse de ce que nous cherchons à développer dans notre pays et dans le monde.

Il est devenu indispensable de nous libérer du diktat des géants de l’informatique et de commencer à penser en tant que responsables de notre outil de travail. Il est grand temps de nous affranchir de la suprématie “WinOS” et “Macdows” et cela passe par l’éducation.
Croire encore qu’un “linuxien” ne peut qu’appartenir à une élite est bien la preuve que notre système éducatif est très largement responsable de la fracture numérique.

Dans le cadre des projets sociaux d’ouverture à l’outil informatique / numérique il est certain que nous ne devons pas écraser, ni même intimider, les “plus fragiles”. Ne suffit-il pas de leur dire que, chaque jour, qu’ils en soient conscients ou pas, ils utilisent déjà un système d’exploitation UNIX au travers de leur téléphone portable ou de leur tablette, pour qu’ils se sentent en confiance ?

Si les “linuxiens” et autres “geeks” dominaient vraiment les débats, cela ferait longtemps que nos professeurs et nos élèves (eh bien oui, je travaille dans l’éducation nationale) auraient cessé de se battre contre des ordinateurs récalcitrants qui refusent de faire ce qu’on leur demande !

Quant à domination des débats par la “maestria technique”, je ne pense pas qu’elle soit l’apanage d’une classe ou d’une catégorie professionnelle : elle se voit dans tous les domaines, même les plus triviaux.
Elle n’est que le reflet pervers du manque de formation des travailleurs qui devraient bénéficier, tout au long de leur carrière, de mises à niveau leur permettant de dialoguer en toute connaissance de cause avec des “jeunes gens diplômés”.