La spécificité d’une élection présidentielle est relative à la vision de la France dans le monde. En aucun cas un programme présidentiel ne saurait être franco-français, c’est donc d’abord sur les relations extérieures et la place de la France dans le monde que nous devons faire la différence. La sortie de l’OTAN et de l’arme nucléaire sont parties intégrantes des orientations dont nous nous sommes dotés en 2018. Le TIAN entrera en vigueur le 22 janvier 2021 : sortie de l’OTAN et sortie de l’arme nucléaires deviennent les deux faces de la même pièce. Cette double décision implique de révolutionner la politique étrangère et la stratégie de défense de la France. Cela impose la fin de la Françafrique et de ses chefs d’Etat maintenus aux ordres aussi bien par le bâton militaire et nucléaire que par la carotte de la corruption. Cela impose la fin des aventures militaires tel les opérations Chammal (Syrie, Irak), Barkhane (Mauritanie, Mali, Burkina-Faso, Niger, Tchad) et consorts, pour retrouver l’état d’esprit de l’armée nouvelle de Jean Jaurès. Tant qu’elles restent des puissances nucléaires, marqueur contemporain de l’impérialisme, cela nous interdit de nous rapprocher de la Russie ou de la Chine. En revanche, 122 nations ont décidé du traité des armes nucléaires en 2017, et 50 l’ont d’ores et déjà ratifié. Comme les autres traités sur le sujet avant lui, et notamment le TNP, il a vocation a être rejoint par l’écrasante majorité des nations : avec le temps, les puissances nucléaires ne peuvent que se retrouver de plus en plus isolées. La France peut prendre les devants en proposant des coopérations avec les autres nations qui refusent l’arme nucléaire et les alliances malsaines comme l’OTAN. Sur le plan diplomatique cela pourrait prendre la forme d’un nouveau mouvement des non alignés.