La démocratie représentative ne fonctionne plus, et ne doit plus être considérée comme un système pouvant être potentiellement fonctionnel. Est-il encore concevable que chacune des lois soient soumises à l'étude par des représentants n'ayant pas été élu directement par le peuple ? Est-il encore concevable que des Sénateurs, souvent installés depuis des dizaines d'années sur leur siège en raison d'un réseau de pistonnage faramineux, puissent affirmer des positions aussi importantes, sans l'aval du peuple ? Dans le cadre où l'on souhaiterait rebâtir une France aux jours heureux, une France libre et une France démocratique, conserver les systèmes les plus archaïques et les plus nocifs pour la démocratie n'est pas envisageable. Une France des jours heureux est une France dirigée par le peuple et pour le peuple; où la démocratie n'a pas le besoin nécessaire d'être dirigée par un groupe de personnes choisies par des personnes ayant elles-mêmes été choisies. Le fonctionnement actuel du Sénat semble plutôt contraire à la démocratie, puisque l'élection des députés reflètent, de toute manière, une simple "inclination" du peuple présent sur un département donné : si 49,5% des votants votent pour le PCF, mais que le reste vote pour le RN; alors la "démocratie" se rangera du côté des vainqueurs, et le député du RN sera choisi. Or, c'est ce même député qui, sans aucunement prendre en considération une quelconque opinion du peuple, ira voter, de son propre chef et personnellement, sans représenter quiconque, pour son sénateur ! La légitimité du Sénat aux yeux du peuple est donc absolument nulle; il ne s'agit que d'une élite de politiciens connus dans leur milieux, souvent uniquement par les personnes qui voteront pour eux. Distants et inconnus d'une grande part de la population, ce sont pourtant eux qui auront, par trop de fois, le dernier mot sur certaines lois et qui les modifieront. Si nous désirons une France davantage démocratique, et si nous souhaitons un système où le peuple possède davantage de pouvoir; il est obligatoire que ce dernier puisse choisir les personnes qui le représenteront. Au delà d'un droit; il s'agit d'un devoir. Le Sénat doit, ainsi, être non pas élu par un suffrage universel indirect, mais, presque naturellement, par un suffrage universel direct. Il n'est, en somme, inenvisageable que les représentants élus directement par le peuple soient la chambre "basse", et que des représentants qui n'ont pas même été choisis par le peuple soient la chambre "haute".