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Prendre le pouvoir sur l’argent - France en commun

Faisons cesser le racket de la CRDS ! C'est Réellement De l'eScroquerie !

Oui, à la suppression de la CRDS ! En bref. La dette sociale ne doit absolument pas être remboursée par le monde du travail qui n’en est pas responsable puisqu’il n’est pas, et n’a jamais été, le décideur des exonérations de cotisations sociales, encore moins des suppressions d’emplois et des baisses de salaire, toutes ces mesures étant à l’origine du déficit de la Sécu. Le concept de dette sociale qui a donné lieu à la création de la CADES par le plan Juppé en 1995 est une injustice sociale, une erreur économique et une faute morale qui se résume pour tout dire en un scandaleux racket des richesses créées par le travail pour le seul profit des rentiers du capital. La CRDS n’est en effet pas autre chose qu’un racket dont l’énormité du scandale – tant par la masse des milliards escroqués aux salariés et retraités, et détournés de tout usage pour la Sécurité Sociale, que par sa durée et l’implication de l’Etat – est inversement proportionnelle au silence de plomb qui l’entoure encore trop souvent. Elle doit donc devenir un enjeu de lutte, figurer dans les exigences de transformation sociale et d’émancipation du travail proposées aux salariés et retraités, citoyennes et citoyens, afin de gagner à ce que cette « dette », fabriquée de toutes pièces pour les besoins d’enrichissement des revenus du capital, soit enfin mise à la charge de ces mêmes revenus. La CRDS appliquée depuis le 1er Janvier 1996 devait prendre fin en 2009 mais elle a d’abord été prolongée jusqu’en 2014 puis ensuite jusqu’en 2024 et on comprend pourquoi : le déficit de la Sécu est devenu une source sûre, très lucrative et inépuisable de profits ! Autrement dit les privilégies du capital ont trouvé la corne d’abondance car ils passent deux fois à la caisse : d’abord en exploitant au maximum la force de travail, en pressurant les salaires et en supprimant des emplois afin d’augmenter leurs profits, ce qui est la cause du déficit de la Sécu, et ensuite pour combler ce déficit en prêtant à la CADES qui les rembourse grassement !! Alors, face à cette fantastique extorsion de fonds et plutôt que de se résigner à une énième prolongation de ce racket, n’est-il pas grand temps de faire cotiser les revenus financiers du capital et de leur transférer le remboursement de la dette sociale ? N’est-il pas temps de revoir en profondeur les conditions mises au remboursement de cette dette au moment où l’Etat français emprunte à des taux négatifs ? Et plus en détail. 1. Pour la suppression de la CRDS ! Est-ce qu'aujourd'hui tous les salariés et retraités savent que la CRDS (Contribution au Remboursement de la Dette Sociale, créée par le plan Juppé en 1995), CRDS d'un montant de 0,5% prélevé sur nos salaires et sur les pensions de retraite, ne finance pas la Sécurité Sociale mais n'est qu'une "pompe à fric" au service de la rente pour le capital ? La génération militante contemporaine de la grève contre le plan Juppé se souvient sans doute que Louis Viannet avait justement caractérisé ce RDS en parlant de "Racket Du Social". La CRDS n'est effectivement qu'un racket qu'il faut dénoncer comme tel en explicitant les rouages par lesquels cette arnaque fonctionne : • mise en déficit de la Sécu notamment par la politique d'exonérations de cotisations sociales, mais aussi bien sûr par la politique dite de « baisse du coût du travail » (licenciements boursiers + gels ou quasi stagnation des masses salariales) • cumul de ces déficits de façon à former une dette, qui sera gérée par la CADES (Caisse d'Amortissement de la Dette Sociale) créée pour l’occasion, • lancement d'un emprunt par la CADES pour officiellement combler la dette ; le taux d'intérêt servi aux prêteurs est très rentable pour eux et la CADES est d'ailleurs notée trois « A » par les agences de notation !, • remboursement par la CADES des prêts qui lui ont été consentis, à partir des fonds récoltés par le cumul des prélèvements CRDS. (Mais aussi, car cela ne suffit pas, d'une partie de la cession du patrimoine Sécurité Sociale, la vente de ses centres de CPAM ! et par ailleurs d’une fraction de la CSG ) ; Un remboursement très onéreux pour le monde du travail mais très juteux pour les revenus du capital et ses privilégiés ! Au total, - et cela mériterait un tableau récapitulatif ! - la CADES aura remboursé énormément plus que le montant cumulé des déficits officiels. Ce sont des sommes gigantesques qui sont ainsi extorqués aux salariés et retraités et nous ne pouvons que dénoncer les mécanismes de ce racket et exiger sa suppression 2. Le tableau fourni par la CADES, disponible sur son site (ci-dessous), après décryptage, permet de voir que de 1996 à fin 2020 : - le montant global de 260.496 milliards représente la dette reprise, assumée par la CADES (colonne 8) - la somme de 187.956 milliards représente le montant de la dette remboursée (colonne 13) - la somme de 57.444 milliards représente le montant des intérêts payés aux prêteurs de capitaux ! Alléluia dit le Bourse !! (colonne 9) - la somme de 224.588 milliards représente les ressources collectées au nom de la CRDS (colonne 10) Au final, on voit bien que non contents de nous faire payer une dette dont les salariés et les retraités, - principaux contributeurs à la CRDS - ne sont pas responsables (ce qui est déjà une belle arnaque !), on nous fait payer le principal + les intérêts des emprunts contractés, ce qui aboutit à nous faire supporter un montant très largement supérieur au montant de la dette !! Les privilégiés du capital peuvent dire « Merci Juppé ! » et lui être éternellement reconnaissants de cette fabuleuse corne d’abondance !! (il est grand temps que la Sécurité Sociale se débarrasse enfin du plan Juppé !). 3. Partout où les ponctions parasitaires de la spéculation capitaliste peuvent s’installer, elles s’installent ! Comme les coucous, elles se logent dans le nid des autres et prospèrent à leur détriment. Dette de l’Etat, dette de la Sécurité Sociale, dette de la SNCF, dette de l’hôpital public, dette de Pôle Emploi, … ! Aucune de ces dettes n’est légitime, aucune n’est sociale. Toutes procèdent de la même démarche scandaleuse de pillage des fonds publics, mis au point par la caste financière de la classe capitaliste. Elles se sont toutes formées à la faveur de l’incurie des gouvernements qui ont placé l’Etat au service exclusif des intérêts privés du grand capital, et qui ont de ce fait, favorisé, ou directement mis en place, des politiques volontairement calamiteuses de gestion publique, conçues pour créer des déficits, qui cumulés d’année en année, forment une dette, laquelle se voit ensuite proposée à résorption via le recours à emprunts. Emprunts remboursés à fort taux d’intérêt. Bonne affaire ! Homologuée triple A par les milices du capital ! Toutes ces « dettes » n’ont donc vu le jour que pour répondre aux intérêts capitalistes de se constituer des rentes, de confortables et scandaleuses rentes ! L’exemple type de ce pillage méthodiquement organisée, et sans doute le plus lucratif pour le capital, est donc l’arnaque de la CRDS, imaginée par Juppé, lequel n’a fait que transposer à la Sécurité Sociale, un mécanisme d’extorsion pratiqué depuis longtemps sur la dette de l’Etat. - De sa création en 1996 à 2020, ce sont 57 milliards d’extorqués aux salariés, rien que pour les intérêts payés aux créanciers ! - 57 milliards sur un total de 224 milliards ponctionnés pour la quasi-totalité (mais comprenant également la vente d’actifs immobiliers et des actifs du Fonds de Réserve Retraite) sur la valeur ajoutée créée par le travail salarié ! 4. Ce mécanisme frauduleux est aussi vieux que la bourgeoisie et son économie capitaliste, et Karl MARX l’avait déjà repéré et dénoncé dès le milieu du 19ème siècle : " La pénurie financière mit, dès le début, la monarchie de Juillet sous la dépendance de la haute bourgeoisie et cette dépendance devint la source inépuisable d'une gêne financière croissante. L'endettement de l’État était d'un intérêt direct pour la fraction de la bourgeoise qui gouvernait et légiférait au moyen des Chambres. C'était précisément le déficit de l'Etat, qui était l'objet même de ses spéculations et le poste principal de son enrichissement. A la fin de chaque année, nouveau déficit. Au bout de quatre ou cinq ans, nouvel emprunt. Or chaque nouvel emprunt fournissait à l'aristocratie financière une nouvelle occasion de rançonner l’État, qui, maintenu artificiellement au bord de la banqueroute, était obligé de traiter avec les banquiers dans les conditions les plus défavorables. Chaque nouvel emprunt était une nouvelle occasion de dévaliser le public qui place ses capitaux en rentes sur l’État, au moyen d'opérations de Bourse, au secret desquelles gouvernement et majorité de la Chambre étaient initiées. En général, l'instabilité du crédit public et la connaissance des secrets d’État permettaient aux banquiers, ainsi qu'à leurs affiliés dans les Chambres et sur le trône, de provoquer dans le cours des valeurs publiques des fluctuations insolites et brusques dont le résultat constant ne pouvait être que la ruine d'une masse de petits capitalistes et l'enrichissement fabuleusement rapide des grands spéculateurs... En outre, les sommes énormes passant ... entre les mains de l'Etat laissaient place à des contrats de livraison frauduleux, à des corruptions, à des malversations et à des escroqueries de toute espèce. Le pillage de l’État en grand, tel qu'il se pratiquait au moyen des emprunts, se renouvelait en détail dans les travaux publics. (K.MARX : « les luttes de classes en France »). 5. Proposition. Les revenus financiers des entreprises doivent être exclusivement ceux qui payent la CRDS. Plus que jamais il faut « euthanasier les rentiers ! » comme le déclarait KEYNES qui n’était cependant pas un adversaire du système capitaliste. Tant que perdureront les gestions patronales menées à coups de licenciements boursiers, de compression de la masse salariale et d’exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises, gestions résumées autour de la logique dite de « baisse du coût du travail », - une politique conçue pour conforter les privilèges du capital -, et bien c’est le capital qui devra en assumer les conséquences, supporter le coût du déficit que cette politique génère. Précisément, les revenus financiers des entreprises (RFE), qui ne cotisent absolument rien à la Sécurité Sociale, devront être mis à contribution et une partie de cette contribution devrait être affectée à la CRDS afin de réorienter vers les prestations sociales les 0,5% supportés indûment par les revenus du travail.

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