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La santé d'abord ! - France en commun

10 milliard, tout de suite, pour financer le plan d'urgence, c'est possible

Pour une issue à la crise du service public de santé Après que le ministère ait annoncé la fermeture de 5 700 lits en 2020, il annonce aujourd’hui que 20% des lits d’hospitalisation sont eux aussi fermés dans les grands hôpitaux, faute, dit-il, à un personnel médical et paramédical en nombre insuffisant pour prendre en charge les patients qui y seraient installés. Cette situation est généralisée. Aurait-il découvert que pour soigner, il faut certes des bâtiments, des machines, des lits, des médicaments, mais aussi de la chair humaine ? autour d’un Equivalent Temps Plein (ETP) ? Localement, les Hospices Civiles de Lyon annoncent la fermeture de 88 lits et du tiers des salles opératoires à Lyon Sud, sans compter ceux qui sont fermés à Édouard Herriot, Neuro, Cardio, HFME, etc. C’est l’Hôpital de Givors qui annonce la fermeture des Urgences de nuit. Mais chacun connaît la politique des petits pas, fierté de celles et ceux qui mettent en œuvre les orientations de l’ARS et du pouvoir. Enfin, le CHG, le plus grand hôpital gériatrique du département du Rhône, annonce qu’une unité dédiée aux personnes âgées Alzheimer est fermée (11 lits) et louée à une société privée ! Il en est de même pour les établissements à buts non lucratifs, qui participent au service public, comme les Massues où les fermetures de lits et de salles de bloc se multiplient. La situation du Service Public de Santé et plus particulièrement de l’hôpital public est d’une extrême gravité, à un point tel que certains n’hésitent plus à la qualifier d’effondrement. Le pire est sans doute dans la réponse apportée par le pouvoir et les ARS en continuant de justifier les dogmes libéraux, causes de cette situation. Ainsi, le Président de la conférence des Commissions Médicales d’Etablissements, tellement intoxiqué au discours libéral, qu’il ose justifier ces fermetures par l’absentéisme des soignants. Il fait mine de découvrir ce fléau, alors que depuis 20 ans, celui-ci ne cesse de grimper pour atteindre 10 à 12% en moyenne, du fait de l’épuisement croissant des équipes lié pour l’essentiel aux restructurations destinées à supprimer des emplois. La difficulté des métiers de soins serait selon lui responsable de la défection des soignants, faisant ainsi porter aux soignants la responsabilité de la fermeture des lits. Sans doute oublie-t-il que ce sont ces mêmes soignants qui tiennent les services à bout de bras, jusqu’à l’épuisement. Pour d’autres, la pandémie aurait désorganisé l’Hôpital, épuisé le personnel qui fuirait alors l’hôpital. Elle serait ainsi à l’origine d’une augmentation de 1% de l’absentéisme. C’est un peu court comme explication et surtout pour trouver les solutions pour y faire face et inverser la tendance ! C’est surtout ne pas vouloir entendre les cris de colères, les alertes qui se sont multipliées au cours de ces 20 dernières années. Une telle cécité toute Thatchérienne est une autre façon d’étouffer toute velléité de résistance. Oubliés les milliers de morts de la canicule, les morts sur les brancards des Urgences, les morts par milliers par l’absence de soins au moment des grippes saisonnières, des bronchiolites, etc. Oubliées les alertes des experts des CHSCT dont certains, ont montré que les causes principales de l’absentéisme, de la perte de sens du travail, des accidents du travail, des suicides sont dues aux multiples restructurations qui n’ont pour but que la réduction des effectifs, les sous-effectifs organisés, promus, du simple directeur du plus petit hôpital jusqu’aux Ministres et aux Présidents de la République successifs. Oublié que le regroupement des IFSI et des IFAS pour fermer les accès à la formation d’infirmières et d’aides-soignants est pire qu’un non-sens, c’est le sabotage de service public. Il y a encore peu, les théoriciens gardiens du dogme économique libéral expliquaient, pour justifier ces réductions de places de formation, que ces métiers ne sont pas en tension, alors même que les directions répondaient : « On ne trouve personne » aux interpellations répétées de la CGT sur les sous effectifs. Oublié la création des CHT, puis des GHT, qui n’ont eu pour résultat que de fermer des lits, des services, de réduire les effectifs, de rajouter de la bureaucratie à la bureaucratie, de la contrainte à la contrainte ! Oubliée l’ordonnance de 2002 qui a eu tendance à transformer les médecins hospitaliers en gestionnaires de ce dogme libéral, de gré, ou de force ! Oubliée la farce de la diminution du numerus clausus, justifiée par cette phrase célèbre de ce sinistre 1er ministre : « Moins il y aura de médecin, moins il y aura de dépense d’assurance maladie », mieux nous pourrons diminuer le coût du travail et être compétitifs. Oublié le vieillissement de la population et l’augmentation des maladies chroniques, l’augmentation des besoins de soins psychiatriques. La mort désormais annoncée du service public de santé a cela de cynique qu’elle n’est programmée que pour détruire la sécurité sociale. Pour rappel, c’est la sécu qui finance 80% des dépenses du service public hospitalier. Comme cela est écrit en toutes lettres dans les Projets Régionaux de Santé. Et au passage donner au capital ce qui ne lui appartient pas, pour faire du profit en faisant de la vente de soins une marchandise. Réduire, voire supprimer les recettes de la sécu provenant des richesses produites par le travail au moyen de la cotisation sociale et réduire dans le même temps les dépenses de santé financées par la sécu, voilà le poison magique pour gonfler les profits des géants du CAC 40. L’illustration de cette stratégie est donnée par le transfert au secteur médico-social, de pans entiers d’activités considérées jusqu’alors comme relevant du médical : les maladies liées au vieillissement, les maladies générant un handicap, la psychiatrie, pour ne citer qu’elles Ces activités auparavant financées par la sécu, le sont désormais à 80% par les collectivité territoriales, l’impôt, et le « bénéficiaire » autrement dit le ou la patiente. C’est ce que nous observons avec le projet de transfert d’Henry Gabrielle Vinatier. Tout cela n’est donc pas le fruit de la fatalité, de décisions inconsidérées de personnages machiavéliques. Il s’agit belle et bien d’une orientation politique, de choix réalisés en conscience pour le profit du capital au détriment de la population, de la santé et de l’intérêt général. La solution réside donc dans la modification du rapport des forces politiques pour s’attaquer à ces choix et faire valoir des propositions novatrices, répondant à la double exigence de satisfaire les besoins de soins en croissance d’une population qui vieillie et de les financer en prélevant leur financement sur les richesses produites par le travail, avant que celle-ci ne soient détournées par le capital. Avancer vers une issue à la crise, c’est mettre l’emploi au cœur du développement de notre société parce que seul le travail est créateur de richesses. C’est aussi donner un plus haut niveau de qualification à toutes et tous, parce que c’est la qualification qui augmente la valeur ajoutée de ce qui est produit. C’est enfin pour les salariés et les citoyens le besoin de conquérir des pouvoirs pour qu’ils pèsent sur les choix faits et à faire et décident de l’utilisation des richesses produites. Avancer vers une issue la crise, c’est imposer des institutions nouvelles, démocratiquement constituées, pour reprendre à la techno finance la destinée de notre service public et de la société. Si tout ne se fera pas en un jour, ni même en sept jours, trop de temps a été perdu. Il faut s’y mettre maintenant, s’y atteler résolument. Au moment où le pouvoir veut faire approuver un nouveau recul des capacités de soins du service public, avec la Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2022 (LFSS 2022), les idées exposées précédemment trouveront de la résonance dans chaque établissement, dans chaque service qui définira ses besoins en emplois, en formations, en ouvertures de lits, et rassemblera les personnels et la population pour imposer ces choix. La création de 100 000 postes à l’Hôpital et de 200 000 dans les EHPAD est nécessaire. C’est 10 milliards d’euros et c’est possible en restaurant la cotisation sociale. 10 milliards de cotisations sociales, c’est une cotisation sociale de 10% prélevés sur les richesses produites par 5 millions de travailleurs payés aux smic.

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