Le travail infini des chômeurs Suite à ma lecture d’un article dans l’Humanité Dimanche du jeudi 10 septembre 2020 « Idées » sur Bernard Friot et Judith Bernard, je lis « libérer le travail » de Thomas Coutrot, livre conseillé par Bernard Friot à la fin de l’article. Dès les premières pages, page 28 du livre « Libérer le travail », je cite « c’est aujourd’hui surtout le chômage qui constitue une expérience catastrophique : « il engendre une souffrance liée à l’impossibilité pour les chômeurs d’apporter une contribution à la société » » D’après Thomas Coutrot en France chaque année 10 mille à 14 mille décès sont imputables au chômage. Il y a souffrance liée à l’impossibilité pour le chômeur d’apporter une contribution à la société pour le système capitaliste. Tant que les chômeurs auront cette conception de leur condition de chômeur il y aura souffrance. Souffrance due au système capitaliste qui dit que l’on apporte notre contribution à la société et que l’on est productif de valeur économique seulement dans l’emploi. Pourtant, l’UNEDIC a été créée par les communistes pour instaurer une nouvelle façon de travailler hors système capitaliste. Nous nous laissons petit à petit déposséder de notre invention au profit d’une récupération par les capitalistes qui en ont fait un instrument de mesure d’employabilité mortifère pour le coup. Si le chômeur n’a pas conscience de son potentiel, qu’est ce qu’il fait lors de son chômage ? Rien, il ne travaille pas ! Il attend et contribue à son employabilité future. Pourtant le travail est infini, c’est à dire qu’il est possible d’inventer du travail dans tous les domaines, toutes les situations, tous les lieux, tout le temps, tout en respectant la Terre, les ressources naturelles épuisables. En changeant de point de vue, on se rend compte que le chômeur touche un salaire socialisé, et de ce fait peut employer son temps à des activités productrices de valeur économique, sans employeur. Tout dépend du sens donné à ses activités, à ce que l’on fait. Exemple : le chômeur qui retape sa maison ou qui aide un copain à retaper sa maison. Qu’est-ce que nous faisons, nous communistes ? Nous déplorons que le système capitaliste mette les salariés au chômage et qu’il n’y ait plus le plein emploi. A longueur d’article dans l’Humanité Dimanche c’est la faute du néolibéralisme ou autre. Mais qu’est-ce que nous faisons ? Rien, nous attendons que les capitalistes via les entrepreneurs réembauchent ces chômeurs de nouveaux employables. Je parlais de redonner du sens au chômage, de montrer que les chômeurs travaillent, de démontrer haut et fort dans toutes les instances publiques qu’un chômeur apporte sa contribution à la société qu’il est bel et bien un producteur de valeur économique par son travail, lorsqu’il est hors emploi subordonné capitaliste. Dans cette nouvelle institution inventé par les communistes : l’UNEDIC, le chômage, et la CGT qui est en train de créer la sécurité sociale professionnelle, il ne faut pas oublier de mettre au centre le chômeur, salarié rémunéré par de la socialisation de la valeur. Il travaille dans un système communiste (hors emploi subordonné capitaliste). Il nous faut reprendre les choses en main, reconquérir notre histoire, reprendre nos concepts, nos institutions et les valoriser fortement. Combien y a-t-il de chômeurs en France ? Comment les rencontrer et leur faire prendre conscience du travail qu’ils réalisent tous les jours hors système capitaliste, qu’ils sont salariés responsables créateurs de valeur économique ?