Dire que le monde est complexe, c’est souligner le fait que les innombrables interactions à tous les niveaux, d'internet aux voyages, en ont fait un système très intégré, que la pandémie si rapide actuelle illustre bien. L'école doit aider à comprendre ce monde, dont l'incompréhension risque d'entraîner vers des simplifications manichéennes qu'elles soient d'extrême droite ou djiadistes. Pour le dire en une phrase, la manière de penser la plus habituelle, a été utile pour envoyer des fusées vers Mars, mais n'a pas pu empêcher le catastrophique dérèglement climatique. Elle est binaire, (de deux choses l'une, ou bien ou bien,- dans le monde il y a la démocratie et le totalitarisme..), alors que la réalité complexe est multiple, elle est statique (il n'y a pas d'alternative, la nature humaine est toujours la même ..) ce qui favorise le fatalisme, elle est disjoignante (chaque élément d'un système est pris à part, - le système de santé est évalué en fonction de son seul coût…). Pour dépasser cette forme de pensée qui empêche de comprendre (et de vouloir transformer ) le monde, Marx avait eu besoin de la dialectique matérialiste qui reste utile pour permettre aux futurs citoyens de comprendre la nécessité, pour changer de société, de dépasser le capitalisme. S'y ajoute à présent, venant des progrès des sciences une forme de pensée (la pensée du complexe), qui rend possible de comprendre la complexité du monde et de combattre les peurs qu'elle génère. Permettre aux futurs citoyens de s’approprier la possibilité de penser la complexité, n'est-ce pas aussi une des tâches que devrait remplir l’éducation ?